LES FORCES ET FAIBLESSES DU CALENDRIER ELECTORAL 2022 -2027 :
Hier, 26 novembre 2022, Denis KADIMA, Président
de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de la République
Démocratique du Congo a rendu public le calendrier électoral pour le processus
électoral 2021-2027.
On n’y croyait plus. Attendu comme élément clé
de la planification du processus électoral par les uns, considéré par d’autres
comme un élément non essentiel, le calendrier électoral qui a été publié n’en
est pas moins le tableau de bord contraignant de la route vers les élections.
Il est donc
important d’examiner, comment il répond aux (i) défis du cycle électoral, (ii)
ses points forts et (iii) ses faiblesses. Celles-ci devront faire l’objet des
recommandations.
I.
Les défis du contexte :
Le processus électoral en cours est
placé sous l’implacable objectif de consolidation de la démocratie. Simplement,
il devrait rassurer que la démocratie est une réalité en RDC et corriger à
l’optimum les ratés démocratiques des 3 processus électoraux passés. L’on
comprend que sa publication à 11 mois du délai constitutionnel est saluée et
mérite attention.
Voici les principaux défis que le
cycle doit relever :
·
La
régularité : est la capacité à tenir les élections dans les délais fixés
par la Loi mère et de manière régulière. Elle exorcise le maléfice congolais
des glissements.
·
Le
respect des principes directeurs pour le fonctionnement d’une CENI
démocratique : les deux dernières équipes de la CENI ont laissé un goût
amer aux parties prenantes. Un doute sérieux subsiste actuellement sur la
qualité démocratique du fonctionnement de la CENI, son professionnalisme. Les
experts ont souvent salué les temps de l’abbé MALUMALU, pour évoquer une CENI
qui avait su se donner dignité, professionnalisme et prestance démocratique, en
dépit des certaines failles.
·
La
primauté des valeurs démocratiques et des principes directeurs relatifs aux
élections démocratiques dont le consensus, la transparence, l’inclusion,
la participation, l’équité, la légalité, etc.
·
Il
est important de voir si la CENI est consciente de l’importance, pour elle, de
ramener la confiance des parties prenantes et de jouer à fond le jeu
démocratique. Sur ce point précis, est-elle à mesure de construire le consensus
et la cohésion nationale fracturée par les processus de la Loi Organique, de la
mise en place de la Plénière actuelle de la CENI, du vote et de la promulgation
de la Loi Electorale.
·
La
gestion des arriérés électoraux : depuis 2006 se sont entassés les
arriérés des élections locales et municipales. Il convient de les apurer lors
du processus électoral en cours pour asseoir la démocratie à la base.
·
Et
bien sûr, les défis des élections crédibles et apaisées.
II.
Les
points forts du calendrier KADIMA
Sortir un calendrier électoral à 11 mois des
scrutins constitutionnels, avec ambition de tenir le pari, mérite d’être salué,
même si le retard de publication incombe au même auteur. De ce calendrier
électoral, j’ai retenu les aspects positifs suivants:
·
L’identification et
enrôlement des électeurs dans les 3 Aires Opérationnelles dans un délai de 90
jours. Ce délai est très raisonnable et réaliste ;
·
L’alignement pertinent des Opérations dans une
ambition parallèle qui rachète le temps ;
·
L’Organisation des scrutins directs du Président de la
République, des députés nationaux, des députés provinciaux et des conseillers
communaux dans le délai constitutionnel ;
·
La programmation de la totalité des scrutins du cycle
électoral ;
·
La mise en route effective du processus, permettant
aux parties prenantes de suivre le travail de la CENI avec exigence de
redevabilité.
III.
Les
points faibles du Calendrier KADIMA
Il
demeure que la publication du calendrier électoral dévoile certaines faiblesses
sur lesquelles il est de bon droit d’attirer l’attention de la CENI et des
autres parties prenantes :
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