SI LA RDC ÉTAIT UNE PUISSANCE…. LES 5 MESURES DE POLITIQUE ETRANGERE QUE NOUS AVONS MANQUE DE PRENDRE…

 Kagame et Tshisekedi en sont venus aux passe d’armes verbales très crues. Chacun ciblant l’opinion nationale de l’autre et chacun disant à chacun les vérités les plus pures. J’aime suivre et observer ces faits politiques de chaque jour. Surtout s’ils ont trait avec notre pays, notre avenir, notre grandeur.

Evidemment, Congolais, je suis, et je ne peux que condamner l’agresseur, quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse, tant qu’il est agresseur de mon pays. Tout congolais s’oblige à ce sentiment de résistance et de dignité. Et je me suis réjoui de la saisine de la CPI par le Gouvernement de la RDC pour enquêter sur les crimes qui se déroulent à l’Est de mon pays. Un point positif et fort.

 Pourtant, dans le contexte actuel, c’est aux actes de puissance et de la responsabilité que le Gouvernement était attendu. Et voici 5 mesures de puissance qui s’imposaient en termes de politique de puissance. Faute de les avoir pris, le pays, le pays aura autorisé une forte ingérence dans ses affaires intérieures et confirmé une faible diplomatie.

1.      1.  Devant l’agression rwandaise : pour le Gouvernement, le M23 est un suppôt du Rwanda de qui il reçoit appui en armes et surement en soldat.

 Le gouvernement aurait dû rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda. Certes, le Gouvernement a dénoncé l’agression rwandaise, pris certaines mesures de rétorsion et refusé de négocier avec le M23. La rupture des relations diplomatiques avec un pays agresseur est la meilleure façon de remettre à plat les aspects de puissance avec lui.

 2.       Devant l’octroi par l’Union Européenne de 20 millions d’euros à l’armée rwandaise, alors que plusieurs preuves indiquent l’appui cette dernière au M23.

 Le Gouvernement aurait dû convoquer l’ambassadeur de l’Union Européenne en RDC. Et éventuellement envisager une vigoureuse protestation.

 Le silence du Gouvernement sur ce sujet étonne : l’octroi de ces millions à l’armée du pays agresseur renforce les supputations non seulement d’appui à la balkanisation mais aussi constitue une preuve de la politique de deux poids deux mesures de l’Union Européenne dans les cas comparés de la RDC et de l’Ukraine.

 3.       Devant la 2ème candidature de Rose Mushikiwabo, à la tête de la Francophonie, la non condamnation de l’agression par celle-ci

 La RDC aurait dû quitter la Francophonie, dénoncer cette candidature et désigner un candidat autre.

 En tant que deuxième pays, démographique de l’espace francophone, la RDC mérite son soutien dans le cas présent. L’absence de solidarité met la RDC en situation d’un pays qui donne plus qu’il ne reçoit. La faible réaction de la RDC à tout ce qui se passe dans cet espace reste incompréhensible.

 4.       Devant l’équivoque de la Politique Francaise, Britannique, Américaine, Union Européenne ayant maintenu l’obligation de signaler la vente d’armes à la RDC

La RDC aurait dû avoir une réunion avec toutes les représentations diplomatiques accréditées à Kinshasa et demander chacune une ferme condamnation de l’agression rwandaise.

 Le fait pour la RDC se comporter de façon ambivalente fragilise sa diplomatie. La traitrise et l’hypocrisie décriée de la communauté internationale n’ont pas été capitalisée pour obliger les partenaires à définir le niveau de partenariat et de soutien à la cause de la RDC.

 5.       L’oubli du rapport Mapping et l’absence de mémorial pour les 10 millions de morts de la RDC depuis 1991.

La RDC aurait dû déployer une forte diplomatie pour que ce rapport serve de base de paix durable et instaurer un tribunal pénal international pour la RDC. Des mémoriaux devaient être installés à frontières sensibles pour que chaque visiteur prenne conscience du deuil de la RDC.

 La non capitalisation de ces opportunités a planté le décor de l’impunité et accentuée la fierté des bourreaux. Le fait d’avoir récompensé les bourreaux à travers différents accords secrets a consolidé la poursuite des crimes imprescriptibles.

 En ce moment précis, il est important de consolider la cohésion nationale et en même temps de bâtir une stratégie de puissance. Certes militaire, mais la puissance reste avant tout une question de vision, d’état d’esprit et de culture.

Luc LUTALA KYAD’I

Analyste ET Electoral

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